lundi 1 février 2016

Atterrissage à Mimizan-les Bains

Dimanche 16 juin 1929

L'"Oiseau Canari" s'envole de la plage d'Oyambre vers 6h30, peu après le début de la marée montante en direction de l'aérodrome militaire de Cazaux.
Ayant du décoller de cette petite plage avec une charge réduite d'essence (environ 300 litres ont été ajoutés), vers 8h30, alors que l'avion est à environ 40 kilomètres de la base aérienne de Cazaux, soudain, le moteur s'arrête!
En vol plané, il se pose sur le plage Nord de Mimizan-les-Bains, juste après l'embouchure du Courant.

Vue actuelle de la plage Nord de Mimizan, avec l'embouchure du courant à droite.

Les premiers témoins de l'arrivée de l'avion répandent aussitôt la nouvelle :"un avion est tombé sur la plage!". En ce beau dimanche ensoleillé de mi-juin, les mimizannais et les vacanciers accourent sur la plage. Les bains ne sont pas si loin de là.
Mimizan-les-Bains, dénommée "la Perle de la côte d'Argent" va vivre une journée mémorable!

Les curieux se pressent autour de l'avion pour accueillir les aviateurs
et immortaliser cet évènement.
Les locaux qui possèdent un appareil photographique saisissent les premiers instantanés de l'avion sur la plage de Mimizan. C'est ici la première terre française que l'avion a touché, après son exploit transatlantique.

La foule enserre les aviateurs et découvre cet avion venu d'Outre Atlantique.

On quitte même son travail pour venir poser devant l'Oiseau tombé du ciel.

Tout le monde s'interroge sur le devenir de l'avion, alors que la marée monte.
Le temps passe et la marée monte. Ce sera pleine mer à 12h41. Si l'on ne fait rien, l'"Oiseau Canari" aura bientôt les pieds dans l'eau. Il risque de s'enliser dans le sable, ce qui compromettrait son futur départ.
On amène cordages, planches et un attelage de mules pour tracter, plus haut sur la plage, cet imposant avion.

Les mules sont attelées. O hisse!!!!!

Encore un effort et l'avion sera en sécurité plus haut sur la plage.
Après de gros efforts de tous, l'avion est enfin à sec, près de la dune.
Il est hors d'atteinte de la marée.

On se félicite de la réussite de l'opération.
Arthur Schreiber est là, près de la queue de l'"Oiseau Canari"
Les villageois offrent des rafraichissements aux aviateurs à l'Hôtel de France, situé en haut de la dune. Assollant et Lotti téléphonent à la base de Cazaux pour faire état de leur situation.
Ils demandent 100 litres d'essence, 50 litres de Benzol et du matériel de démarrage de l'avion.

Hotel de France à Mimizan-les-Bains. Cet établissement existe toujours.
Ensuite, Assollant, Lefèvre, Lotti et le passager clandestin Arthur Schreiber, vont à l'office religieux à l'église du bourg, distant de 6 kilomètres.
Les premiers représentants de la presse commencent à arriver sur place.
Ainsi que les premiers militaires envoyés par la base de Cazaux qui arrivent en camionnette.

Bain de foule et apéritif au Café du Congo situé en face de l'église.
Dès 9h00, un avion s'envole de Cazaux, avec à son bord le Capitaine Fruchard. Il effectue un survol de reconnaissance au dessus de la plage et rentre à Cazaux à 9h35.
A 9h30, un appareil piloté par l'Adjudant-chef Laffargue, et ayant le commandant Barrés comme passager, se pose à proximité de l'"Oiseau Canari".

Un des avions de Cazaux sur la plage. Les belles dames posent!


A 9h40, un troisième avion piloté par l'Adjudant Duménieu, prend les airs, amenant le matériel nécessaire au dépannage de l'avion. Il se pose à son tour sur la plage.

Le deuxième avion posé face à la dune.

Les militaires de Cazaux prennent en charge le ravitaillement et la préparation de l'"Oiseau Canari".
Pendant ce temps, Assollant, Lefèvre et Lotti sont partis en voiture militaire pour un déjeuner à la base aérienne de Cazaux.
Schreiber lui reste en ville. Il achètera un carnet de cartes postales de Mimizan et en enverra quelques unes à ses proches.


Les militaires se préparent à ravitailler l'avion en carburant.

Poursuite du ravitaillement en essence avec une pompe filtrante.
De retour de Cazaux, les aviateurs supervisent les derniers préparatifs.

Armand Lotti à la manœuvre avec un soldat.
Assollant et Lefèvre posent pour les journalistes de "La Petite Gironde"

Lefèvre et Assollant
On s'affère à préparer l'avion, tout en essayant de maintenir les curieux à distance.



Mais il fait chaud en cette belle journée de début de saison estivale.
Un peu d'ombre serait bien appréciée, à l'abri des ailes de l'avion.

Certains tentent de voir l'intérieur de l'avion par les hublots.

Moment festif. On échange ses impressions.
Et chacun veut s'approcher pour laisser une signature ou une marque sur les flancs de l'appareil.
A côté de la porte de l'avion, on verra sur les photos officielles prises au Bourget, un grand "Mimizan -Plage" écrit à la craie.

File d'attente pour jeter un œil à cet avion.
Le premier des avions d'intervention quitte les lieux,survolant l'"Oiseau Canari".


Vue de la foule nombreuse présente autour de l'"Oiseau canari".

Dieu que l'attente est longue, mais quel moment!

La maréchaussée veille à la bonne discipline de la foule
L'avion va être mis en ligne, pour un départ imminent.

Dernières vérifications et fermeture des trappes d'avitaillement en essence.
C'est bientôt de départ. Les curieux sont invités à s'éloigner pour assister au départ de cet Oiseau Jaune.

Dernier préparatifs avant l'envol pour Cazaux.
La basse mer est attendue pour 18h46. Mais impatients d'arriver au plus vite à Paris, c'est dès 16h50 que l'"Oiseau Canari", avec Assollant aux commandes s'élance sur la bande de sable de la plage encore humide.


L'envol, les pieds quasiment dans l'eau.

En route pour se ravitailler à Cazaux.


En route vers la gloire et les honneurs de Paris!

Ainsi s’achèvera cette journée mémorable à Mimizan-les-Bains.

Mimizan n'oubliera jamais cette journée historique! Elle y est régulièrement commémorée.

Nota: Les quelques photos colorisées sont de ma facture. J'espère que vous les appréciez. Faites le moi savoir.

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